C'est l'histoire d'une amitié de part et d'autre des barreaux à Angola, la plus grande et la plus violente des prisons américaines. En 1967, le jeune Herman Wallace est incarcéré en Louisiane pour vol à main armée. Mais ce militant des Black Panthers dénonce les conditions de détention et le racisme institutionnalisé.
Lui et deux camarades - Albert Woodfox et Robert King - sont surnommés les "Angola 3". En 1972, en punition de leur militantisme et malgré les preuves de leur innocence, ils sont condamnés à vie pour le meurtre d'un gardien et enfermés en cellule d'isolement de 5 mètres carrés pendant plusieurs décennies. Herman Wallace y a passé 41 ans.
Entre 2001 et 2013, pendant 12 ans, il entretient une correspondance et noue une amitié avec Jackie Sumell, jeune artiste qui va mener avec lui un projet artistique : concevoir la maison de ses rêves, confronter la réalité de la prison et de la torture à l'imaginaire irréductible d'un homme libre dans sa tête.
Le projet donne naissance à des expositions et un documentaire, alimente le combat pour la libération des Angola 3. Herman Wallace est décédé d'un cancer fin 2013, 3 jours après sa sortie de prison. Jackie Sumell poursuit son engagement lié au milieu carcéral, en accueillant des enfants de prisonniers. Nous la rencontrons à la Nouvelle-Orléans.
La maison rêvée de Herman Wallace reste à construire. Jackie Sumell a acheté un terrain dans le Lower 9 Ward, quartier ravagé par l'ouragan Katrina en 2005. Elle espère y accueillir des habitants.
Albert Woodfox a été libéré en 2016 après 43 ans d'emprisonnement.
Musique : Almost Free by Sarah Quintana