On Achève Bien les Chevaux

C’est un coin de campagne française, joli, paisible, bucolique….

Puis soudain caché derrière des fourrés ou à la vue de tous en bord de route, apparait un cheval, un âne ou un poney, immobile, l’œil éteint, à demi-mort. Le squelette se dessine sous le poil crasseux, la silhouette rachitique plie et pèse sur des genoux fourbus et des sabots recourbés d’avoir trop poussé. Une blessure béante s’offre aux insectes, un licol est incrusté dans les chairs de la tête ou pire une forme en décomposition git sur le sol.

Jusqu’à dix fois par jour, de telles signalisations sont recueillies par la vigie téléphonique du Centre de protection et d’hébergement pour équidés maltraités (CHEM). Forte d’un réseau de 150 enquêteurs bénévoles répartis dans toute la France, cette association créée en 1978 par Laetitia Bos organise, avec le concours de la justice, des gendarmes et des services vétérinaires, le sauvetage des équidés en souffrance. Depuis 30 ans, plus de 2000 chevaux, poneys et ânes ont été rescapés et 800 sont actuellement hébergés chez des particuliers, qui s’engagent à les soigner et ne pas les monter.

Les propriétaires, selon qu’ils soient coupables de négligence, mauvais traitements, abandon ou actes de cruauté, encourent jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende, avec souvent l’obligation de rendre l’animal à une association de protection telle le CHEM, qui dépose plainte contre eux et les poursuit en justice. Certains possèdent un cheval pour le loisir sans mesurer les soins et l’argent que cela implique, d’autres en font une source de profit et sacrifient l’animal dès qu’il n’est plus utile ou rentable.

De la Meuse au Puy-de-Dôme, « On achève bien les chevaux » suit les équipes du CHEM lors de deux sauvetages, un jour glacé d’hiver et aux premiers frémissements du printemps.

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